Vous m’avez demandé quel est le nom du livre que je suis en train de lire actuellement,

« J’ai pas les codes » de Christelle

Petitcollin. Pour moi, ce livre s’apparente vraiment à un guide traduit dans ma langue, qui me permet davantage de comprendre les codes de la société en général et comment m’adapter dans mes relations humaines et en groupe. Cependant, comme ce livre l’explique, il est fait pour se repérer et s’adapter. Mais encore une fois, je n’ai jamais eu l’envie de m’adapter, ni même de changer pour autrui. Malgré le fait que cela reste pour moi un combat quotidien d’affirmer ma différence, de montrer mes divergences et de clamer haut et fort mon authenticité et mon unicité. Il n’est parfois pas toujours évident d’être à contre-courant du monde. Ce ressenti est présent depuis toujours. Ce livre m’est tombé entre les mains par hasard quand je divaguais dans la librairie à Biarritz. Mais entre nous, vous savez bien qu’il n’y a jamais de hasard.

Ce livre me permet de comprendre beaucoup de choses. Il se pourrait bien que ce soit l’un des meilleurs livres que j’ai lu jusqu’à maintenant, car il a su affirmer mes réponses profondes.

Depuis toujours, la société est faite pour les normés, les normopensants et n’est pas adaptée pour les personnes atypiques, HP, HPE, HPI, surefficientes, etc. J’ai toujours eu cette difficulté à être comprise par autrui, et même par ceux qui partagent ma vie.

J’avais pour objectif pendant un temps de faire en sorte qu’on me comprenne et d’être acceptée par des groupes et des personnes. J’ai arrêté cette obsession et j’ai pris le sujet dans un autre sens pour enfin comprendre.

Ma survie m’a poussée sur le chemin de la compréhension et du développement personnel afin de pouvoir analyser et contrôler davantage mes émotions. Je vous explique pourquoi.

Savez-vous que la vie elle-même est un beau terrain d’apprentissage ? Chaque scénario de mes deux dernières années et encore aujourd’hui a été riche en apprentissage. La capacité intellectuelle à analyser une bonne ou mauvaise situation et la transformer comme un exercice de vie, c’est assez fou ! Jamais je n’aurais pu penser réaliser ça un jour, et surtout aimer ça. Je vois ça comme des défis. Toutes ces situations qui me paraissaient si dures à l’époque, à surpasser au quotidien, sont aujourd’hui d’une facilité et je n’y porte plus d’importance. Il m’arrive d’avoir des défis plus difficiles à supporter que d’autres, des émotions plus compliquées à gérer pour moi, comme mes émotions liées à la confiance qui sont encore complexes, même si je finis toujours par bien les gérer, mais cela prend plus de temps.

J’ai longtemps été en conflit avec des proches qui ne sont pas restés dans mon cercle par la suite (je précise), me rebutant par des questions et des affirmations que je me posais, de ce type :

Mais pourquoi tant de drame pour si peu ?

Suis-je un problème ? Je ne pense pas de la même manière, et alors ? Je pensais l’aider en disant ça ? On me dit que je dois changer ? Dois-je plus m’intégrer ? Je dois changer mon comportement ? Je ne suis pas assez emphatique ? Je dois être plus polie ? Et tant de questionnements dans des situations de confrontation.

Je me suis par la suite longtemps « renfermé » pour éviter tout conflit avec mes proches. Il est plus simple de parler de banalités et de « conversations de salon » que d’être dans la profondeur des sujets.

Les gens parlent de leurs problèmes en boucle et ne font rien pour les résoudre. Les gens demandent de l’aide mais n’aiment pas entendre les solutions. Ils préfèrent dire que c’est la faute des autres, de la vie, ou de la malchance. Ma réflexion précédente était de faire des monologues de 4 heures pour leur trouver des solutions coûte que coûte et les aider à enlever ce poids.

Jusqu’à ce que je me rende compte que l’écoute active est probablement la seule chose que j’ai de mieux à faire, autant pour eux que pour moi. Et finalement ? Quand on y réfléchit, un problème donne de l’importance, ce qui met aussi cette personne à l’abri des jalousies. Les gens sans problèmes passent souvent pour des simples d’esprit à qui tout réussit ou des chanceux. Donc avoir des problèmes atténue donc les jalousies et l’agressivité des autres. Devrais-je avoir des problèmes pour être moins jalousés ?

Malgré tout, il y a des choses que les « normopensants » ont dans leur vie, que je n’ai pas. La simplicité.

Par exemple, si on parle des relations amoureuses. Savez-vous combien de fois je me suis dit que j’avais un problème dans mes relations amoureuses et que personne ne pouvait me convenir ? Trop souvent, et ce n’est pas faute d’avoir essayé à plusieurs reprises. La différence, c’est que les gens « normés » ont compris les codes et ont simplement renoncé à leur contenu psychique, se contentant donc d’une présence physique. Une solution adaptée et facile quand on y pense et en plus ça permet de se montrer sociable quoi qu’il en coûte et de fuir par la même occasion la solitude physique, se contentant donc des liens codifiés et conventionnels que la société nous impose. Surtout quand on sait que la plupart des gens cherchent à fuir leur solitude dans une relation de couple. Cela explique le nombre de divorces.

Le terme « être à contre-courant » était clairement ma seule phrase pendant longtemps. Malgré toutes les problématiques que j’ai résolues intérieurement, j’ai fini par comprendre et répondre à mes questions, et être en accord avec mes valeurs et la question de QUI JE SUIS. Qui je suis ne dépend pas des autres et de ce que les autres pourraient penser de moi. On a tous le droit de faire des erreurs, de vouloir changer, alors le QUI JE SUIS se passe à l’intérieur de vous, dans l’enfant qui danse en vous et qui a envie de sortir.

Suivez-le, c’est lui qui vous fera sentir qui vous êtes.

N’oubliez pas que se repérer dans un monde normé ne signifie pas vouloir s’y adapter absolument. J’ai essayé un milliard de fois de m’adapter, d’aller dans le sens des autres, mais sans succès. J’étais malheureuse de devoir m’effacer, me taire, faire semblant pour m’adapter aux autres et lutter pour me faire accepter par le groupe.

Aujourd’hui, je sais ! Je sais aussi que mon cercle d’amis est devenu avec le temps très restrictif, que mes relations amoureuses ne sont plus les mêmes et sont davantage saines et basées essentiellement sur l’émotion plutôt que sur des relations codifiées remplies de normes et de principes.

Avec le temps et l’expérience, je deviens de plus en plus exigeante et à la fois plus compatissante et plus résiliente avec moi-même et les autres. J’accepte que ma force et ma singularité soient un véritable atout dans mes échanges one to one et qu’elles ne le soient pas en groupe. Toutes ces différences citées, et il y en a un paquet, font de moi qui je suis. Je me suis rendu compte que c’est précisément cette unicité qui me distingue des autres. J’ai appris à embrasser mes différences et à les considérer comme des forces, plutôt que de chercher à m’adapter à un moule préétabli.

Cela me rapproche de ma liberté. Les interactions de groupe peuvent être plus complexes, mais je reste convaincu que ma singularité est un élément précieux qui contribue à la richesse des échanges et à la diversité des perspectives.

Le secret serait simplement d’être assez fort pour y trouver sa place dans ce monde.

D’en faire une force, un porte-parole pour aider d’autres personnes à se sentir libres.

De casser les codes et de prôner la différence sous tous ses aspects. C’est comme ça que j’ai trouvé ma mission de vie en cherchant au plus profond de moi. Les valeurs qui font de moi la femme que je suis sont l’authenticité, la singularité, l’unicité, l’anticonformisme, l’individualité, la sincérité, la justice et la liberté.

Dites-vous bien également qu’à l’inverse, comme disait je ne sais plus qui, la seule façon d’être reconnu, c’est d’apporter à la société quelque chose qu’elle n’a pas.

— Laurinda Hudgens

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